Coal d'Eeva

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Je ne vous prend pas pour une folle. Je le fais non pas parce je suis votre employée ou par culpabilité, mais parce que j'en ai envie.

Ça m'a fait très plaisir que vous vous souveniez exactement du passage que je préférai. Cela veut dire que vous avez fais l'effort de ne pas l'oublier et c'est très gentil. Je suis désolée si j'ai pu vous sembler rude, j'ai un peu du mal avec le social.

Avez-vous toujours envie d'aller voir le Lac d’Émeraude ?

J'ai été engagée, c'est qu'il y a des choses à faire, alors ne vous en faites pas. Je ne parlerai pas de la guerre. Et vous n'êtes pas bête : je vous protégerai, avec ma vie s'il le faut. C'est ma mission.

Je suis sûre que vous deviendrez actrice. Je n'ai jamais regardé vos émissions mais vous semblez dédiée à ce que vous faits, et c'est une qualité. Vous m'avez fais plaisir. De mon côté, je vous ai mise mal à l'aise. Ne vous souciez pas de moi : je ne souris pas souvent, ce n'est pas trop dans ma nature. Ce n'est pas contre vous.

J'ai soumis à R.R. l'idée que si vous continuez ainsi sans quelques jours de congés, vous allez claquer d'un burnout. Elle a dis qu'elle y songerait. Il faut vous détendre des fois. R.R. m'a posé des questions sur vous, mais j'ai beaucoup éludé, je trouvais ça intrusif ; je m'excuse si j'ai pris des libertés.

Ce n'est pas toujours ennuyeux : je ne m'attendais pas à la dernière situation et ça a fait ma journée.

Vous êtes dédiée à ce que vous faites, c'est admirable pour votre jeune âge. N'oubliez pas votre propre vie : quand on est mal, il devient difficile d'éclairer la vie des autres. Mais que vous vous donniez tant de peine pour les autres est une chose que j'admire ; j'en suis incapable. Vous êtes admirable.

Je m'inquiétais simplement de votre santé. Je sais que ce n'est pas mon rôle. Je suis désolée et je resterai à ma place à présent. R.R. sait surement mieux que personne ce qui se passe dans votre tête.

J'avais envie de voir le Lac, mais je n'osais pas y aller seule en fait... Je suis désolée de vous avoir importuné.

Ne dites pas ça, je ne vous ai pas trouvé sotte.

Vous faites une chose qui vous passionne, et ça, c'est quelque chose. Je ne juge pas R.R., c'est elle qui me paye à la fin du mois. C'est une bonne chose que vos routes se sont croisées et que vous soyez là aujourd'hui.

Je ne voudrais pas vous forcer. Comme vous aviez envie d'y aller... c'est à vous de voir, j'y vais dans deux jours.

Et je lirais le livre que vous m'avez conseillé. J'espère vraiment ne pas vous forcer. J'ai récupéré un octo-camo chez une connaissance à la caserne, cela vous permettra de dissimuler votre apparence si vous le souhaitez. Je vous montrerai comment ça marche.

Vous me disiez que vous aviez peur d'être filmée ou autre et j'ai encore quelques relations.

Il est mignon votre smiley. Il viens de Llamallamaduck.net ?

A l'heure que vous voudrez, et qui vous arrange.

C'est bien que R.R. vous laisse un peu souffler. Disons 13 heures si vous voulez, le GPS a été implanté sur la planète, j'ai checké ce n'est pas si loin. Je vous montrerai comment fonctionne l'octo-camo.

Dites Eeva, je sais bien que vous êtes obligée de danser, mais vous aimez la danse, personnellement ?

J'espère que vous êtes pleinement remise. Ca semble dur de penser à tout ça en dansant. C'est un beau message pour les adolescentes.

Je pensais que vous aviez quinze ans en fait.  

J'imagine que c'est vos costumes qui vous donnent l'air d'une poupée. Veuillez m'excuser. Prenez soin de vous.

j'aimerai bien danser avec vous une fois, un jour. Pour voir.

Je ne disais pas ça pour vous déranger. Je fais de la danse moi-même mais je n'ai plus de partenaire en fait. La dernière est retournée chez les réservistes à Garden. Donc bon...

Excusez-moi pour votre âge.

Merci.

Vous savez ce que sont des chérimoles et des mangoustans ? Je vous en ai pris au marché ce matin. Il parait que c'est plein d'antioxydants et de vitamines.

Ce n'est rien, j'espère juste que ce n'était pas grave. Oh Angela, oui. Nous nous connaissons.

Et je vous répondrai : de rien.

Je n'ai pas la dent très sucrée, je préfère les choses amères. Mais ce serait avec plaisir. Pour le reste, tout comme vous, ne n'ai plus de mères. Mais ma sœur sera surement ravie.

C'est mon ex petite amie, mais nous sommes restées en bons termes. C'est quelqu'un d'amusant.

Désolée pour les vôtres. J'ai passé le bonjour à ma sœur, elle est fan de vous. Elle a votre âge, enfin un an de moins.

Hm, j'aime surtout le café. Sinon... les épinards, ou les céréales. Le citron et le raisins, parce qu'ils sont bons pour la peau. Et les carottes, qui drainent. Les régimes sont contraignants, vous savez ce que c'est.

Je n'aime pas me vanter.

Je ne suis pas vraiment une grande sœur modèle, j'ai été dure avec elle quand je l'ai élevée...

De mon côté c'est juste pour gérer la masse musculaire. Les apparences sont les apparences. Elles sont fausses, la plupart du temps, tout du moins pour moi. Personnellement je tombe amoureuse d'une personnalité, pas d'un physique. Je n'ai pas de "préférences", je trouve ça puéril. Juger au physique, c'est comme s'arrêter avant d'avoir trouvé de l'eau quand on puise. On a que du sable et de la boue. Ça ne rime à rien.

D'un autre côté, il faut creuser loin pour trouver de l'eau claire. Tout le monde n'ose pas.

J'ai fais ce que j'ai pu mais il n'est pas dis que si ma mère était encore en vie et l'autre... disons encore "active", je n'aurai pas été une grande sœur nulle ou cruelle. Mais la question ne se pose pas.

Je suppose que vous avez raison, vous êtes encore un peu dans cette période malgré votre maturité. J'imagine qu'être "ingrate" apporte une très grande souffrance, nous autre Feminas sommes très à cheval sur le physique. On m'a dit que les Hominas l'étaient un peu moins ; c'est peut-être leur seul bon point.

J'imagine que vous écrivez une chanson sur le sujet ?

Je n'ai jamais vraiment pensé à ce qui était beau et ce qui ne l'était pas, même adolescente. Je n'ai jamais eu de vraie relation à part avec Angela... le reste du temps, disons que j'ai des habitudes de militaire. On ne se soucie pas du physique des gens dans l'armée, et on n'a pas le droit de trop s'attacher à nos compagnes de régiment.

Vous avez déjà été amoureuse de quelqu'un ?

Elle sait se débrouiller seule, depuis toute petite.

Les vies sont denses, il suffit parfois de deux ou trois ans pour les remplir comme aucune décennie ne saura plus le faire ensuite. Plus je vous lis, plus je me dis que vous n'avez pas toujours eu cette apparence. N'est-ce pas ?

Je n'avais pas d'admirables motivations à m'engager, vous savez. Mais je me réengagerai à nouveau un jour. C'est sur le champ de bataille contre les Hominas que je veux finir.

Ma question n'était pas si vous avez le droit, mais si vous l'avez déjà été. Mais je comprend vos responsabilités. Vous n'avez pas de temps non plus, j'imagine.

Tant de gens vous adulent, mais vous avez l'air seule dans la masse.

Elle est à l'abri, est travaille à la cantine du vaisseau.

Vous n'êtes pas une imposteure, votre talent vous appartient, tout comme vos souffrances qui vous aident à avancer. Peu importe votre corps, votre cœur est le votre. Je veux dire, vous êtes vous, depuis le début et ce jusqu'à la fin. Je ne vous vois pas comme "Eeva", mais j'ignore votre nom. Quand je pense à vous, je n'ai qu'un pseudonyme. Mais un nom n'est qu’un nom, après tout.

Je me souviens que vous êtes la fille qui pleure en lisant un livre que j’aime aussi, et qui a perdu ses mères. Je ne pense pas à l'idol. Pardon si je vous semble cavalière.

Vous êtes amoureuse de R.R. ?

C'est vrai.

Je comprend.

Je comprend aussi.

Vous ne me dérangez pas, je suis juste maladroite sur le sujet.

Et c'est aussi surement serait mauvais genre de s'attacher trop à celle que je dois protéger.

Désolée de ne pas vous avoir répondu tout de suite, je prenais une douche.

Vous pouvez me parler autant que vous voudrez. Ça me fait du bien aussi. Mais je comprend aussi que vous ne vouliez pas.

Je sais bien. Je disais ça comme ça.

C'est également vrai. Mais pour vous parler franchement, il y a un adage dans l'armée qui dit : "mon fusil, c'est ma seule amie, c'est ma vie. Il faut que je maîtrise mon fusil comme il faut que je maîtrise ma vie. Car sans moi, mon fusil ne sert à rien. Et sans mon fusil, je ne sers plus à rien". Je pense que vous déduirez le reste. Ma vie n'a plus beaucoup d'importance maintenant que je ne tiens plus mon fusil. Je ne dis pas ça pour me plaindre, juste pour vous dire une chose supplémentaire sur moi.

Je n'ai pas nécessairement envie non plus. Il n'y a pas de raison que ça s'arrête tant que je travaille pour vous, je serais là pour vous.

Vous n'êtes pas une gamine. Et c'est juste que j'ai conscience d'avoir été mise "ici" par R.R. et que vous n'avez pas forcément besoin de moi. Je suis plus une gêne qu'autre chose.

Je suis là si vous avez besoin de moi.