Stella Murakami Rosenthal
- 32 ans
- Mariée
- Ingénieure-chercheuse militaire
- Lion
- Spaghettis bolognaises
- Son fusil d’assault
Hobbies
Stella n’est pas extraordinaire sur ce côté-ci : pianoter sur le net, bichonner ses armes de guerre. En revanche, sur internet, sa personnalité est très différente : une Femina gentille, ouverte, pleine de compassion. Elle se sent protégée derrière son écran. Elle supprime son compte et en re-créé un dès que quelqu’un est méchant avec elle, ne supportant pas de vivre avec une « blessure ».
Signes particuliers
Très petite… Mais n’allez pas lui dire si vous tenez à votre vie.
Description
Crevette, minus, … Les sobriquets donnés à Stella pour se moquer d’elle sont nombreux. Un mètre cinquante-six seulement, et cela à vie ; malheureusement, on ne grandit plus à trente-deux ans. Petite tête blonde, la dame se coiffe toujours à la garçonne, chevelure courte, soyeuse et soignée. Ses grands yeux bleus ajoutent à son air enfantin, pourtant, son âge ne trompe rien : des cheveux blancs de plus en plus présents mélangés à la couleur blé de sa chevelure, et de légère pattes d’oies qui commencent à s’imposer au fil des années. Même si, honnêtement, avec ses sourcils toujours froncés, c’est d’abord ici que la peau va se marquer, c’est certain…
Stella est du genre à s’énerver pour un rien, toujours sur la défensive. Sa langue de vipère n’arrange rien : toujours prête à perfider et critiquer ouvertement, sans mauvaise intention mais sans bienveillance non plus. Passer à l’offensive avant son adversaire : c’est la leçon qu’elle a retenu de sa vie, un cercle vicieux qui n’a fait qu’accentuer ses mals et ceux des autres.
Pourtant, c’est une femme fondamentalement gentille et altruiste, prête à aider à la moindre occasion. Du style à se battre pour la liberté d’autrui autant que pour la sienne, à défendre ce qu’elle croit juste et bon. Stella possède des centaines de badges d’associations qu’elle soutient régulièrement… Néanmoins, on en croirait rien, en regardant cette petite teigne désagréable s’agacer et remballer tout le monde dès qu’elle en a l’occasion.
Elle est malgré tout une personne qui aime avoir le dessus, et il y aura bien des couches de mauvaise foi à essuyer avant de parvenir à lui arracher un « pardon ». Pour autant, Stella est une femme honnête et réfléchie : si son sang paraît chaud, il n’en est rien. Les paroles qu’elle débite sont vides de sens, comme ses insultes et ses attaques. Une barrière de mots aseptisés cachant un esprit sensible et intelligent. Elle est en réalité peureuse que l’on puisse la blesser, lui faire du mal, comme autrefois. Sa méchanceté n’est qu’un masque qu’elle peine à enlever - et le veut-elle seulement ?
Les seules personnes épargnées par sa langue de vipère sont les enfants. Ne souhaitant faire vivre à personne ce qu’elle a vécu, persuadée qu’un enfant est trop influençable ou sensible, Stella fera tout pour éviter de leur faire du mal, ce qui est assez cocasse à regarder : elle lutte alors contre ce masque qui lui colle à la peau, faisant appel à toutes ses forces pour ne pas pester sur les jolies têtes blondes.
De par sa petite taille, Stella porte toujours des vêtements très matures. Jamais de couleurs vives, pastels, ou d’habits mignons. Elle est la plupart du temps vêtue de son uniforme militaire, en pantalon avec une veste serrée.
Dernier point… la sergente ne supporte absolument pas que l’on se moque de sa taille, peu importe la manière. Si vous l’appelez « minus », vous prendrez un pain dans la figure aussitôt. Si votre approche est plus indirecte, vous n’aurez peut être que des insultes, ou un regard noir, c’est selon… En tout cas, c’est un sujet sensible à éviter.
Histoire
La vie de Stella n’a pas été facile, avant qu’elle ne décide de rendre la pareille en faisant vivre un enfer aux autres. Sa naissance fut déjà une épreuve dans une famille recomposée assez complexe. Quatrième enfant d’une fratrie de cinq gamins, il était déjà dur de s’imposer. A cela s’ajoutait une difficulté parentale : la troisième mère avait rejoint un couple avec son enfant, qui lui-même était difficile et distant. Stella n’avait, pour ainsi dire, une relation privilégiée avec personne si ce n’était la deuxième épouse, sa mère biologique. Cependant, il était difficile pour elle d’avoir des moments complices avec toutes ses soeurs dans ses pattes… Stella grandit en se sentant seule et inconfortable dans sa propre maison, incapable de réellement se lier profondément avec qui que ce soit. Non pas qu’elle n’aimait pas ses soeurs, pourtant ; mais elles n’étaient pas aussi proches qu’elles auraient pu l’être.
Stella a toujours été une Femina de petite taille : elle était souvent moquée. Emotive, pleurant pour un rien, elle était au coeur des brimades. Même ses soeurs la chahutaient : très vite, l’enfant perdit confiance en sa famille, autant qu’en sa personne. Elle n’en fut que plus admirative de sa soeur Zilah, de deux ans son aînée, une Femina qui lui paraissait forte et bien entourée. Stella la prit secrètement pour modèle, un peu trop à l’extrême malheureusement. C’est lorsqu’elle arriva à la puberté que la demoiselle fit la connaissance d’Eris, sa cadette d’un peu plus de deux ans. Pourtant, il était difficile à croire que Stella soit plus vieille : peureuse, toujours en larmes, et bien plus petite en taille. Eris prit sa défense une fois et dès lors, Stella voua une confiance aveugle et sans borne à l’autre Femina. Elles restèrent en contact depuis.
Au plein milieu de son adolescence, la jeune fille se construit une nouvelle personnalité, faite de perfidie et de regards noirs. Si les gens pouvaient lui faire du mal, alors il lui suffisait de les éloigner. Son évolution se fit si rapidement que personne ne sut comme s’y prendre ; il lui fallut bien des mois pour réussir à s’empêcher de pleurer à la moindre occasion, ou montrer ses vraies émotions. Le plus simple était encore de ne pas laisser les autres parler, de les attaquer avant qu’ils ne puissent ouvrir la bouche, de fuir avant qu’on en puisse l’interpeller. Sa réputation ne tarda pas à se faire et elle fut réputée pour être la sorcière, la vipère, la peste qui ne connait pas sa place.
Elle était d’autant plus déstestée qu’elle était aussi de ces Feminas intelligentes qui travaillent dur : très investie dans ses études, elle se passionna très tôt pour la mécanique et la biologie. A mi-parcours de sa scolarité, elle savait déjà qu’elle voulait devenir Ingénieure-chercheuse. Elle rêvait de révolutionner le monde avec des avancées technologiques incroyables. De créer des bras et non des prothèses, de faire des animaux si avancés que tout le monde reconnaîtrait son nom. Oui, Stella rêvait de grandeur mais surtout de reconnaissance, et d’amour.
Pourtant, lorsqu’elle vut Zilah se diriger dans l’armée, l’adolescente changea de voie. Deux ans plus tard, au lieu d’étudier directement dans des cours spécialisés, Stella devint militaire, apprenant sur le terrain. Elle fut associée très tôt en tant qu’interne chez les chirurgiens, avant de finir chez les ingénieurs où elle devint chercheuse pour créer des cyborgs de guerre. Cela ne lui plaisait pas vraiment, pourtant. Elle voulait sauver des gens, les rendre heureux. C’était contraire à ses idées. Voir des gens qu’elle améliorait partir et ne jamais revenir, mourir sous les armes des Hominas lui brisa le coeur plus que de raison. La paix fut son désir le plus profond depuis son arrivée dans l’armée. Elle resta cependant à son poste, pour sauver les apparences, mais surtout pour une Femina de qui elle s’était épris.
C’était une scientifique civile, une jeune femme à lunettes très maladroite et timide nommée Candide. Elle ne tenait pas sous les accablements de Stella et pleurait à chaque fois. Candide devint très vite un miroir de l’enfance de Stella et cette dernière se prit d’affection pour elle, ses insultes devenant de plus en plus des encouragements déguisés. Éventuellement, Candide réalisa la vraie gentillesse présente dans le coeur de la militaire et quelques années plus tard, elles se marièrent sous le regard étonné de leurs collègues.
Comme si « quelqu’un » pouvait aimer Stella. Incroyable !
Beaucoup pensèrent qu’elle manipulait Candide, qu’elle la tenait par le chantage. Cela la blessa énormément. Pourtant, leur couple continua quelques années, avant de s’essoufler. Il se termina aussi simplement qu’il avait commencé : les sentiments étaient partis, voilà tout. Candide refusait de continuer un mariage dénué d’amour, malgré les implorations de Stella.
La crevette perdit toute confiance en ce que les gens appelaient « l’amour » ou le « romantisme ». Sans doute les gens avaient-ils raison : personne ne pouvait vraiment l’aimer. L’ingénieure se ferma totalement aux autres, devenue plus hermétique, plus inaccessible encore qu’avant. Elle commença à compenser son affection dans internet où elle entretenait une image très positive et ouverte d’elle-même, son « vrai » elle.
La solitude lui pesait, bien sûr. Elle n’était pas faite pour vivre seule, et quoi qu’on en dise, vivre dans une famille nombreuse ne l’avait pas préparée à ça.
Lorsqu’elle revit Eris, son amie d’enfance de qui elle gardait une admiration et une confiance sans limite, Stella ne résista pas à l’envie de la demander en mariage. Sans mensonges, sans illusions. Un mariage complice entre deux Feminas seules, qui cherchent avant tout un support psychologique, une compagnie. Une vie sans prise de tête, et surtout, sans solitude.
Étonnamment, cette fois-ci, personne ne lança de rumeurs. Stella ne manipulait pas les sentiments d’Eris, et les gens ne blamèrent personne. Cela rendit l’ingénieure encore plus à l’aise dans son couple. Et ainsi allait commencer sa nouvelle vie.